Il y avait là : Bernard, Annie, Florence, Philippe, Ariane, Mady, Jean, Nicole, Sylvette, Pomme et moi.
Nous avions l'habitude de nous retrouver à la Bibliothèque de Villemeux sur Eure, talentueusement gérée par Jean et Ariane et où j'ai proposé quelques heures bénévoles.
L'endroit était charmant.
Un dimanche par mois nous nous y retrouvions, parfois tous ensemble, parfois il en manquait quelques uns.
Je ne pouvais imaginer créer ce blog sans vous faire partager ces mots, ces phrases, ces petits amusements littéraires qui furent les nôtres et parce que notre amitié, pour la plupart d'entre nous, fut nourrie de ces dimanches, j'ai donc nommé cette page "L'ATELIER DES COPAINS"
ATELIER DU 9/11/1997
LES PHRASES IMPOSEES : écrire un texte en intégrant trois phrases tirées au sort (extraites de livres pris au hasard) toutes les cinq minutes
a) c'est le début des vacances. Je viens d'acheter les billets d'avion
b) sur la mer démontée, le pêcheur remonte péniblement ses filets
c) le chat se lèche les babines avant de se jeter sur le malheureux mulot
" C'est le début des vacances. Je viens d'acheter les billets d'avion. Ouf ! plus de pointeuse à supporter ni contremaître à éviter. Je rêve... d'océans, de bateaux, de tempête pour tout balayer... Sur la mer démontée, le pêcheur remonte péniblement ses filets. La moisson est bonne. J'allume le barbecue.
Plouf ! entre les mailles rugueuses de la nasse, Grosmatou se fiche des rêves comme de sa première pâtée. C'est du poisson qu'il veut, du vif, de l'odorant ! A demi englouti dans ce repas grouillant, l'oeil sournois, la moustache en alerte, faisant mine d'oublier le rongeur tapi sous les casiers, trop figé pour s'enfuir, au coin de la terrasse le chat se lèche les babines avant de se jeter sur le malheureux mulot ! "
a) il aimait les chats à la folie et en possédait plus d'une dizaine
b) je regarde la couverture de ce livre
c) semblables aux dieux renversés, ils gisent sur la plage
" Il aimait les chats à la folie et en possédait plus d'une dizaine. Dans l'immense bâtisse victorienne à demi délabrée, lovés au creux des plaids jetés çà et là sur de vieux fauteuils éventrés, les matous ronronnaient. Cà sentait l'urine et la viande avariée. Mais cet homme là ne s'en souciait pas ! sa passion à lui, c'était les félidés.
Je regarde la couverture de ce livre... Saveur étrange du souvenir ! empreinte amère de la tendresse... Ce vieil homme, c'était mon père. Ecrivain d'un jour, édité à compte d'auteur, sa gloire fut éphémère, pareille à ces portées de chatons dont la moitié ne parvenait pas à survivre à l'hiver. Effondré et jaloux, pourtant, de ne pouvoir les suivre, il les enterrait au pied de ces grands pins parasols qui encadrent le portail, majestueuse parure comme un salut à l'océan.
Aujourd'hui j'ai fleuri la tombe du vieux bonhomme. Mon père et ses chats. Os et crocs mêlés ! semblables aux dieux renversés, ils gisent sur la plage ".
ATELIER DU 7/12/1997
1/ Ecrire une biographie imaginaire à partir d'un nom commun tiré au sort
Mot proposé : BAROQUE
Réponse Christine :
Dans des temps reculés, austères et malingres où les ventres sonnaient creux quand il ne pleuraient pas misère, vivait un gai luthier. Il en avait vu d'autres, des hivers sans orage et des étés sans eau mais au fond de lui battait la mesure, folle et vive, qui parfois poussait l'audace de pincer les cordes raides des luths engourdis et les faisait swinguer. Des pleins et des déliés, des surcharges éhontées s'échappaient des murs décrépis de l'atelier. Et les passants choqués, les dames corsetées dont les pures oreilles ne vibraient que d'amen et de tristes ave, se laissaient peu à peu gagner par le tempo coloré à l'excès.
Et l'ivresse gagnait, les ors étincelaient... Un style était né, qu'on appela "baroque", du nom étrange dont était affublé le fabricant génial, Luigi BARROCCO, ce luthier qui rêvait de ranimer enfin les sonates de Bach !
Réponse Philippe :
Guillaume Ancelin de Mauduicourt (Toulouse 1545-1608), fils de la baronne Ameline d'Arbret d'Ancelin et du comte Geoffroy des Armaises de Mauduicourt d'Oc, montre très tôt des dispositions pour la musique, et le chant en particulier.
Après de longues études près du précepteur Albin de Chevery d'Aubigne-Dugal, au lendemain d'un accident d'équitation, il entreprend une longue carrière de castrat dans toutes les cours de l'ancien comté de Toulouse. Sa réputation franchit bientôt les frontières et sa voix particulière, très grave et un peu rocailleuse, résonnant à merveille sous les coupoles des églises italiennes, lui vaut le surnom de "Il Basso e Rocco".
Bien qu'après sa disparition dans un accident de gondole à Venise, son chant reste célèbre en France sous le vocable de musique de la basse rauque, devenue au fil du temps : musique baroque.
2/ ACROSTICHES
Mot proposé : VIRGULE
Réponses Christine :
* Vibration Impromptue Réveillant Gaiement Une Ligne Elémentaire
* Volet Impoli Résolu Griffe Une Lune Ebahie
Réponses Philippe :
* Touristique => Venise Imitée Rarement Garde Une Lointaine Emotion
* Erotique 1 => Voici Imaginée Rêvée, Geneviève Urticante, Libertine Evanouie
* Proverbe turc => Vers Istambul Restons Gentils Une Lune Entière
* Paysage => Vestiges Isolés, Rochers Grêles, Une Lande Emerveille
* Erotique 2 => Vénus Infernale, Régine Guérirait Un Laborieux Ejaculateur
* Excédé => Voilà Irma Raoul Gérard Ursule, Les Emmerdeurs !
Réponses Jean :
1/ à ma muse : Viens Ici, Regarde Garce, Un Lapin Epuisé
2/ mercantile : Vendre, Incessante Répétition Générant Une Lassitude Extrême !
ATELIER DU 25/01/1998
1/ Rédiger un texte en insérant 7 mots ou expressions tirés au sort : progrès, azote, cerveau, idéal, antinomique, mort, orage, mystères de la libido
Réponse Jean :
Sur Xéron 23, les progrès de la science avaient abouti à la solidification domestique de l'azote. Ces avancées technologiques donnaient aux visiteurs d'autres galaxies l'impression que les habitants de Xéron étaient maintenant pourvus d'un cerveau idéal et que le bonheur absolu leur était assuré pour demain, c'est à dire en 5815. Pourtant, une équation restait insoluble pour les plus grands savants : la mort est elle antinomique de l'amour ? Plusieurs théories commencèrent à s'affronter et, pour la première fois depuis 3500 ans, certains rassemblements de théoriciens sur les mystères de la libido tournèrent à l'orage. Au début de l'an 5874, arriva Ursulex 13 et tout changea.
2/ Inventer une fable à partir d'une paire de mots tirés au sort
Réponse Jean :
L'oursin et la messe
En Bretagne, au pays des marins,
par un beau dimanche matin
dans la paroisse de Saint Martin,
un jeune farfelu allait en sifflotant
vers l'église au choeur roman
où se tenait depuis plus de mille ans
la messe, réunissant tous les croyants.
Il arriva, toujours sifflant,
dans l'édifice sacré, agaçant
les fidèles déjà bien recueillis,
qui lui firent les gros yeux
semblant lui dire "çà suffit !"
L'hurluberlu se calma et respecta le culte
à genoux ou bien debout
puis, posant sur sa chaise son cul,
il cria, subitement piqué par un oursin
qu'un vieux pêcheur fâché avait dissimulé
pour le punir d'avoir sifflé.
Moralité : à la messe, qui sifflote s'y pique !
Réponse Philippe :
L'estampe et la braguette
Un vieux macho rassis, habitué aux recettes éculées
utilisait toujours pour arriver à ses fins
le coup de l'estampe japonaise, ou chinoise,
à découvrir chez lui.
Une charmante nymphette, prise à son piège grossier
tomba à ses genoux
Mais ce fut, à son plus grand regret,
pour prier et demander grâce !
L'odieux goujat restant entreprenant
se les coinça dans la braguette
et en fut si blessé
qu'il devint aussitôt moins ardent
qu'un vieux chat fatigué
et pour tout dire, coupé.
Moralité : qui tombe en grâce, le mâle éteint !
3/ CADAVRES EXQUIS
Cadavre 1
La chouette tapie dans l'ombre guette sa
proie, avec des serres aiguisées qui déchirent
le cuir de Russie, de Cordoue, la basane et les
autres. Les unes plus amoureuses dansent du croupion
en caquetant des après midi entières, caqueter et ne
rien foutre, vous me ferez quinze jours !
Scrogneugneu ! hurla le Capitaine Haddock en vidant
un whisky bien frappé. Comme Maurice le
Chinois, j'en connais un tout vieux tout ridé, à la peau
parcheminée, mais douce à la fois, comme le museau
d'un cheval, tout près de la bouche,
l'endroit où j'aimerais envoyer tous ceux qui
m'importunent, et la bêtise aussi d'ailleurs ! mais
pire que le début d'un amour.
Cadavre 2
Les usages en vigueur veulent que
les dames dont Brantôme me parlait étaient de sacrées,
sacrées ! C'est alors que je suis tombé sur
un fou d'amour, de vent, de nuages et de
musique, de danse, d'art et de littérature,
enfin libre ! sans mari, sans enfant, sans argent mais
détendu comme un élastique énorme qui va de la rambarde du pont jusqu'au fond du précipice, cent
mètres plus bas, à deux
centimètres... Avec toute la soupe que tu manges, t'aurais quand même pu grandir
ma fille ! Ma tendre, ma belle, ma douce !
Ensemble nous nous sommes regardés, les yeux dans les yeux jusqu'à l'épuisement,
et nous partions en chantant sur la voie
étroite et le buste haut, nous avions de l'allure, de la classe, du chien quoi !
Cadavre 3
Il est cinq heures, c'est la fin du jour,
les boeufs meuglent tristement en pensant à leur virilité
perdue. Dans leur mélancolie, ils soupirent et lachent
dans l'espace agrandi du château de ma
mère, mon frère, ma soeur, mes cousins et cousines, toute la famille au
grand complet, quoi ! Mais il est
temps de l'automne, fripé et désolant aux silences de
papier gras dans la décharge, le verre à
recycler les bicyclettes, les voitures, les patins à
roulettes et à bascule aussi. Le soir, ils se
promènent à l'ombre des jeunes filles en fleurs
mais le temps passe et l'âge me
gagne par le plus court chemin, la retraite
idéale et merveilleuse comme la fin d'un conte de fées.
Cadavre 4
J'aime bien jouer avec la vie des
mots les plus simples, c'est à dire les plus traîtres. Alors elle essaie d'imaginer une suite.
Hélas ! le devoir l'appelle et elle ne m'entend
pas du tout, du tout. Pour en finir,
je suis, je pense, enfin j'essaie ! vu qu'à cette
heure exquise je me vis
simplement, sans emphase, forme et
fond des choses, ou fond des connaissances, celles
que j'aime tant. Un bon grog et on va au
lit, et en son miroir la rivière profonde abreuve après
l'amour le plus fou. Dans un coin de la
pièce, des pingouins
jouent à saute mouton par dessus les nuages
et Dieu, avec sa bicyclette neuve, ne veut plus rien entendre.
ATELIER DU 29/03/1998
DES MOTS ET DES COULEURS
Il s'agit d'écrire un texte (prose, poème, acrostiche...) en s'inspirant d'une couleur, tirée au sort : ORANGE
Bernard :
Orange... orange... Excusez moi
mais je suis beaucoup trop pressée
pour vous en parler !
Dans "orange", il y a or, il y a ange
Un ange en or.
Dans orange, il y a "range"
Comme dans :
- Range ta chambre avant de manger ton orange !
Philippe :
Onirique Odeur des Orage
Rondeur Radieuses Ruisselant
Appétissante, Aubes Anne
Nuée de Neuves, dont les Nue, se
Geysers Gamins s' Gave d'
En eau de sucre. Enivrent. Eternité.
Christine :
"La terre est bleue comme une orange !",
et les mots d'Eluard
hantent ma mémoire
qui ne peut se passer
de ta peau, de tes regards.
Pourtant, j'ai essayé !
Acide comme l'agrume,
si ronde, fruitée et douce,
vainement je te repousse
Et mes rêves s'enrhument
Et le vide s'écoule
si vif, si limpide,
Que le manque de toi
me devient une joie."
MOT MINUTE
Chaque minute, un mot énoncé au hasard et à tour de rôle doit s'insérer dans le texte que chacun de nous écrit
Mots à inclure : balançoire, mouton, régime, boisson, boucherie, pendule.
Philippe
"un dimanche à la campagne"
Cette balançoire est rouillée. Elle énerve Mamie qui se repose sous le grand cerisier du Japon. Le dimanche, le temps a des longueurs élastiques qui font que les idées remplacent les moutons pour s'endormir.
La petite Jeannette continue à se balancer malgré les remarques de Mamie.
Luc, un grand blond au régime, vient de se lever et déguste son infusion de romarin biologique sur la terrasse ensoleillée. Ce soir, il devra reprendre le chemin du lycée et renoncer à ses boissons diététiques.
Marie, une petite brune en robe rouge, souriante sous sa frange, fait un sourire à Mamie mais n'en pense pas moins. Si elle ne se retenait pas, elle en ferait une vraie boucherie de cette famille !
Sophie fait semblant de dormir et observe toute la scène, assise près de la pendule du salon.
Elle sait que c'est là que la vieille a caché le magot...
Christine
La balançoire,
où la prière exaucée...
La balançoire au fond du jardin s'est écroulée sous le poids de la tante Berthe. Ouf ! quel soulagement. Car je dois vous avouer qu'en dépit du paysage, des verts pâturages, des moutons paisibles sur fond d'horizon, il m'était fort pénible de pousser cette grosse vache...
Bien qu'ayant suivi de très nombreux régimes, tous aussi inefficaces qu'onéreux, la vieille n'avait pas perdu un gramme. Les boissons protidiques survitaminées l'avaient même plutôt alourdie. Et plus elle grossissait, plus je la haïssais ! Combien de fois ai je souhaité, alors qu'elle m'obligeait à la pousser encore et encore sur cette maudite escarpolette, la faire voltiger par dessus les grands pommiers du verge... Ah ! quel délice que d'imaginer sa carcasse se fracassant entre les branches, ses jambes grasses cherchant vainement à se redresser mais si lourdes qu'elles ne peuvent que pendouiller comme une vulgaire pièce de boucherie...
Au moment où la pendule sonnait l'heure du goûter, la tante Berthe s'est affalée et j'ai pensé, alors, que le bon Dieu m'avait écoutée !
PETIT PLAISIR DU JOUR
Consigne : Rédiger un texte à partir d'un événement ou d'une sensation
Plaisir élu : "Ouvrir une bonne bouteille"
Bernard
C'est d'abord un son
Avant que d'être un goût
Suivi d'un autre son,
Un son qui fait glou glou.
Du rouge qui coule
Dans
Un verre.
Un verre qui se vide
Dans une bouche avide
Et qui fait éclater
De rire
Les papilles gustatives.
Jean
Conseils à une débutante
Respirez le bouchon que l'on vient d'extraire
Dans le cristal versez doucement le vin
Contemplez sa robe dans la lumière
Tournez le verre pour dégager le parfum...
Le bouquet entre par le nez puis pénètre la tête
Buvez un peu, gardez le en bouche maintenant
Prolongez pour vos papilles cet instant de fête
Et quand il est apprivoisé,
Partagez avec votre amant !
Philippe
Matérialisme
Bruit mat
pour mater
le souvenir des bouchons où l'on rêve de déboucher
un pur Malt
en matant une danseuse à peau mate.
Ode dionysiaque
Elle était là, dormant sous son lit de poussière
Parmi les grands Margaux des châteaux et des pousse-râpières
Prête pour mon plaisir à offrir tout son coeur
Belle parmi les belles
Ma bouteille de pleurs.
Lacrima Christi
Blanc vinifié par les anges,
Et qui sur la pizza devait faire mon bonheur.
Christine
Ouvrir une bonne bouteille
Comme on ouvre un grand livre
Qui vous parle et témoigne
D'un savoir inédit,
Connaissance exquise
Trouble de l'apprenti.
Ouvrir une bonne bouteille
Comme on ouvre une lettre
D'amour fou, j'entends bien !
Qui murmure des mots doux
Futés comme des caresses
Laissant soupçonner, sans en laisser paraître
Bien d'autres découvertes.
Ouvrir une bonne bouteille
Et se souvenir soudain
De cette odeur étrange
Tout au fond de la cave
Où cachés, sûrs de nous,
Nous nous sommes endormis.
ATELIER DU 3 MAI 1998
EVOCATIONS SYNONYMES
Les membres de l'atelier, à tour de rôle, rédigent une phrase dont il faut ensuite inventer son évocation synonyme, les phrases précédemment écrites étant cachées.
Evocation 1
Le mauvais temps....
Phrase de Sylvette
" Ce matin, après le beau ciel bleu qui égayait mes pensées, les cumulo-nimbus et compagnie sont arrivés, envahissant l'espace azur et grisaillant l'atmosphère détendue du matin."
Philippe Des perturbations météorologiques sont venues troubler l'impression de câline que j'avais
ressentie depuis le début du jour.
Florence Le trouble s'est installé en fin de journée, car le temps aussi se trouble...
Jean Ce soir, c'est le merdier. Même le temps est dégueulasse !
Ariane Avec une telle météo, autant aller tout de suite se coucher !
Christine Avec ce temps de chien, mieux vaut regagner sa niche au plus vite....
Bernard Avec cette météo à ne pas mettre un chat dehors, il faut se retrancher dans son abri à
toute vitesse.
Evocation 2
Le bigorneau, l'océan et les algues...
" Le bigorneau se fraya un chemin vers la mer, à travers le varech qui couvrait la grêve."
Ariane L'escargot mari glissa vers l'océan au milieu des algues répandues sur la plage
Christine Le mollusque dériva au milieu de l'Atlantique, prisonnier d'un lascis de goëmon qui
s'échoua sur la grève
Bernard L'animal marin se perd au centre de la mer, coincé dans un tas d'algues, et se retrouve
sur la plage
Sylvette Le coquillage se cache au fond de la mer mais le remous l'enfouit dans les algues qui
arrivent avec les vagues sur le sable chaud
Florence L'écluse n'est pas toujours au vu des badauds car l'écume la recouvre par intermittence
Philippe Le bivalve se confond avec les profondeurs mais les mouvements provoqués par les
marées le restitue à la vue des pêcheurs à pied.
Evocation 3
Parler franchement...
Phrase de Philippe
" Elle a du mal à dire ce qu'elle ressent, alors elle parle d'autre chose..."
Florence Les mots n'ont pas réussi à franchir ses lèvres. Le sujet sera donc autre ce soir !
Jean Puisqu'il n'a pas su exprimer oralement son idée, nous allons maintenant parler
d'autre chose
Ariane Puisqu'il ne veut pas s'expliquer, changeons de sujet !
Christine Parce qu'il refuse de me rendre des comptes, passons à autre chose !
Bernard Parce qu'il ne veut pas faire le oint, faisons comme si de rien n'était !
Sylvette Comme il ne veut rien écouter, laissons courir....
Evocation 4
La petite maison dans la prairie...
Phrase de Bernard
" Il était une fois une petite maison qui se trouvait dans une clairière et dont la cheminée fumait du matin au soir. "
Sylvette Il y a longtemps, se nichait une chaumière dans la trouée des bois, dont les volutes
grisâtres s'échappaient du toit, de l'aube jusqu'à la nuit.
Philippe En remontant le temps, on trouverait dans une sorte de clairière une maison simple,
couverte de végétaux, abritant une combustion dont on verrait les délicieuses émanations
gazeuses s'élever dans l'azur, entre le lever et le coucher du soleil.
Florence J'ai eu la vision d'une cabane au milieu de la forêt dont la fumée empestait le ciel du
matin jusqu'au soir
Jean Une usine à gaz au milieu des bois émet une fumée noire et puante jour et nuit
Ariane Au plus profond de la forêt de Brocéliande, la cheminée du laboratoire de Merlin crachait
des émanations sombres et nauséabondes.
Christine Au sein de ce bois étrange où naquirent tant de légendes, des volutes s'élevaient par delà
les chaumières et s'en allaient hanter les cieux en rotant leurs formules maléfiques.
Evocation 5
Musique et talent
Phrase de Christine
" C'était un grand compositeur qui s'obstinait au médiocre divertissement. "
Bernard C'était un immense créateur de musique qui n'en démordait pas de s'attaquer à de la
distraction de mauvaise qualité
Sylvette Voici un compositeur qui n'arrêtait pas d'écrire de la musique bien médiocre
Philippe Voilà un pisseur de notes qui ne cessait de se répandre dans des productions sonores
d'une qualité douteuse
Florence La musique n'était pas vraiment au meilleur de sa forme !
Jean Une splendide cacophonie nous esquintait les oreilles
Ariane Un délicieux tohu-bohu nous déglinguait les esgourdes.
Evocation 6
Migraine et Réflexion
Phrase d'Ariane
" les maux de tête gâtent l'inspiration et sabotent la réflexion."
Christine Les céphalées écorchent ma muse et obscurcissent l'intelligent cheminement.
Bernard Les maux de tête blessent mon inspiration et noircissent le pertinent avancement.
Sylvette Les migraines empêchent toute idée de naître dans ma tête.
Philippe Ces maux de tête court-circuitent mes pensées.
Florence Ces martèlements permanents au tréfonds de mon crâne anéantissent mon
imaginaire
Jean C'est comme si j'avais une gueule de bois épouvantable qui me rendrait incapable de
penser ou d'imaginer quoi que ce soit.
Ariane (bis) J'aurais pu avoir ingurgité un nombre incalculable de bouteilles de gnôle qui m'auraient
court-circuité les neurones.
UN MOT PAR MINUTE
Rédiger un texte en intégrant toutes les minutes un mot énoncé à tour de rôle par chacun des membres de l'atelier.
Mots à inclure : souricière, cache-cache, histoire, pétard, grand-mère, armoire, fin.
Sylvette
"Je viens d'installer une souricière dans mon grenier : la nuit, j'entends trop souvent ces petites bêtes batifoler et jouer à cache-cache derrière les vieux meubles et les cartons, tout cet apanage hétéroclite qui fait l'attrait de cet endroit.
Enfant, je montais souvent dans ce domaine que j'estimais m'être réservé. Là, j'étais la reine des lieux : tout s'animait et devenait sujet à une histoire magnifique où les pétards faisaient un bruit monstre, ce qui, parfois, me posait problème.
En effet, j'entendais des pas dans l'escalier et la voix de ma grand mère qui me cherchait, se demandant ce que j'avais bien pu inventer comme jeu. Vite, je me cachais dans la vieille armoire située au fond de ce grenier, dans l'endroit le plus sombre, et là, j'attendais que ma grand mère redescende, bredouille, dans sa cuisine. A la fin, je sortais doucement de ma cachette et allais, sans bruit, jusqu'au salon où m'attendait un vieux fauteuil usé près de la cheminée."
Philippe
" Cette fois ci, Albert ne tomberait pas dans la souricière. Les parties de cache cache avec les keufs commençaient à lui ronger le tempérament. Cette histoire de crime que l'on voulait lui coller sur le dos lui donnait des envies de meurtre ! Il chercha son pétard favori, celui des années glorieuses avec Roger la Cerise et Félix le Cave, puis il partit comme un bargeot chez Lucien les Glandes qu'on surnommait, dans le milieu, la "Grand Mère" à cause d'une liaison qu'il avait eu dans sa jeunesse avec un tueur un peu pédé quoique balancé comme une armoire normande. Il y a des erreurs de jeunesse qui coûtent cher.
Quand il balança les deux pruneaux dans le coffre de Lucien, il sut que son calvaire touchait à sa fin."
Bernard
" La souricière venait de remplir sa sinistre besogne. Le clac avait été retentissant ! la souris venait d'en finir avec sa partie de cache cache. Il y a malheureusement des histoires qui finissent mal - comme un pétard mouillé...
Grand Mère, qui aimait pourtant beaucoup les animaux, détestait les souris. Il y en avait plein les armoires, çà grouillait de partout, il fallait bien faire quelque chose. Et tant pis si c'était ainsi. Tout a une fin, même les souris !"
Ariane
" L'inspecteur Donatien avait tendu son piège et espérait que l'affreux Jo le Balafré tomberait dans la souricière. Depuis bientôt six mois, le gangster jouait à cache cache avec les forces de police. Cette histoire ne pouvait plus durer ! il y avait tout de même l'honneur de la maréchaussée !
Tant pis si cela se réglait à coups de pétard et d'arme blanche. Le cadavre de la dernière grand mère assassinée gisait, glacé, dans son tiroir à la morgue, près d'une armoire remplie de bistouris, scalpels et autres outils effrayants du médecin légiste.
Oui ! la dépouille de la grand mère criait lugubrement vengeance malgré sa gorge lacérée et l'inspecteur Donatien se l'était juré : aujourd'hui verrait la fin de l'affreux Jo le Balafré !
Jean
" Le chat était révolté ! sa maîtresse avait acheté une souricière dernier cri et l'avait déposée dans le grenier. Gros Minet n'avait pourtant pas l'habitude de jouer à cache cache avec les souris et il avait le sentiment de faire tout son devoir avec application - une drôle d'histoire car, malgré son oeil crevé, sa queue en lambeaux et son pelage rare, il gardait encore sa vivacité et l'oeil restant était le bon ! Pour le coup, il y avait de quoi se mettre en pétard ! déjà, il voyait les chattes du quartier le ridiculiser en racontant qu'il ne valait plus un clou... Il ne lui restait plus qu'à trouver une grand mère qui veuille encore de lui et qui trouverait beau son oeil unique.
Tapi sous l'armoire, il guettait le trou près duquel était disposé le piège, espérant être plus vif encore que la machine.
La souris passa la tête. Il lança la patte et se prit au piège.
Quelle fin pour un matou de sa trempe ! "
Florence
" La souricière de mon grand père était rangée dans le grenier, mais pour la trouver, c'était un véritable jeu de cache cache avec les toiles d'araignée. Elles accrochaient les vêtements et tous ces fils enchevêtrés me faisaient penser à une histoire de Dracula planqué dans ses Carpates. Mon oncle, qui s'amusait souvent avec des pétards pour faire peur à ma grand mère, me disait " si tu prends le temps de faire les choses, tu t'en sortiras toujours !"
Je finis par distinguer au fond du grenier la fameuse armoire où Papy cachait ses trésors.
Et ce sera la fin de l'histoire car on m'appelle pour le dîner...
Ce ne sera pas ce soir que je mangerai de la queue de rat !
ATELIER DU 14/06/1998
DEFINITIONS
Inventer l'origine de l'expression " LA FIN DES HARICOTS "
Bernard
"Expression qui trouve sa source dans le fin fond des Etats Unis d'Amérique vers le milieu du XIXème siècle, où vivait le célèbre justicier John Harry-Cots, dernier enfant d'une famille nombreuse comptant quatorze membres.
A cette époque, sévissait entre autres calamités, une épidémie de fièvre jaune qui décima toute la famille de notre héros, épargnant ce dernier miraculeusement, ce qui ne l'empêcha pas d'être emporté quelques mois plus tard par une balle tirée en plein coeur par un desperado local, qui se pencha sur sa dépouille en prononçant cette phrase qui fit le tour du monde :
" Ce coup ci, c'est bien la fin des Harry-Cots !"
Ariane
" Les Harry, vieille famille de pionniers installée au fin fond du Texas où, en dépit des raids de très méchants indiens, ils avaient réussi à constituer un magnifique élevage. Les vaches des Harry étaient réputées ! elles raflaient toutes les médailles des concours.
D'ailleurs, on les appelait les Harry Cows...
Tout allait bien dans le meilleur des mondes, surtout pour les Harry et leurs Harry Cows, lorsqu'un cousin de la lointaine Angleterre arriva avec armes et bagages de sa petite usine de produits alimentaires. Il apportait quelques échantillons à tester sur les vaches des Harry. Le temps était à la sécheresse et les bovins furent enchantés de ce complément alimentaire. Elles s'en goinfrèrent puis partirent paître dans les vastes plaines texanes.
Hélas, bientôt les vaches commencèrent à baver, à tituber : c'était peine de les voir dans cet état. Il fallut abattre toutes ces vaches folles... Ce fut la fin des Harry Cows, victimes de la perfidie d'Albion !
Jean
Il y eu ce haricot magique qui poussait si bien qu'il propulsa dans les cieux, vers un Eden retrouvé, son heureux et agile propriétaire. Il continuait à grimper sans fin et abolissait la faim mais, pour autant, ce n'était pas la fin des haricots et surtout pas la fin des extra fins !
Non, je pense plutôt à la disette sévère lorsqu'on avait fini les pommes de terre et qu'on sortait de leur coin les flageolets et les Soissons... Que d'associations ! un délicieux instrument de musique, un vieux vase ou bien des lingots, un trésor pour les temps de famine ! tous ayant en commun la faculté de gonfler les ventres vides et de leur faire crier merci...
Il n'y avait plus rien à manger ! Après les pois secs conservés au fond des placards, plus rien qu'a attendre de mourir de faim...
Mais à cette hypothèse, je les préfère associés à la saucisse et au porc délicatement parfumés de thym, mitonnés avec amour au four, accommodés parfois même d'un confit d'oie, plat si riche qu'il rend impossible d'arriver à le terminer et qui nous fait dire :
" Il nous reste toujours la fin des haricots ! "
Florence
Nous sommes en 1854, dans un village d'Auvergne dont nom m'échappe encore, et il y avait en tout et pour tout dix habitants !
Dans une vieille ferme à l'aspect tarabiscoté vivait un homme dont l'apparence singulière nous amenait à penser qu'il avait lui même construit son habitation. Il s'appelait Monsieur Ricot et se livrait à des expériences plutôt étranges pour l'époque !
Il avait découvert une plante qui, après floraison, formait une sorte de long tuyau vert qu'il décida d'appeler "haricot". Vous en devinerez bien sûr la raison ! Ces diverses expérimentations lui permirent de découvrir que ces haricots étaient comestibles, dotés d'une saveur inhabituelle qui le ravissait.
Malheureusement, avant qu'il n'ait pu faire profiter alentour de sa découverte, la maison brûla et ce fut la fin des haricots !...
Christine
Et voici que s'annonce le début de l'Automne
Les feuilles s'amoncellent et le vent tourbillonne
On sort les râteaux et la brouette en bois
On s'en va ramasser, porter à bout de bras
Des pelletées de saison
Comme on fait les moissons...
Le potager a bien donné, l'Eté fut si ensoleillé !
Choux cabus, tomates cerises
J'en ai encore le gout, léger comme ton sourire
J'en ai encore l'envie, de mordre et puis d'en rire
Mais l'Hiver se rapproche
Je m'en vais récolter
Tes mensonges, tes reproches
Et les rames desséchées, et les gousses flétries,
Qui pendent lamentables
Puisque tu es partie
Vers l'horizon capable
De t'offrir ces lingots
Dont tu rêves, cruelle !
Désolé, ma belle
Je n'ai à te donner
Qu'un petit potager
Qui sonnera bientôt
La fin des haricots !...
et bravo , bravo , et encore , encore
RépondreSupprimerMarie louise
Tous les membres de cet atelier méritent vos bravos ! merci pour eux, merci pour nous
SupprimerQuelle bonne idée Christine, de récapituler nos travaux. je vais y revenir plus tard tranquillement.
RépondreSupprimerViendras-tu aux Forges le we prochain? J'y suis toute la journée les deux jours.
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